Le vieux qui lisait des romans d'Amour de Luis Sepùlveda

« Quand arriva l'heure de la sieste, il avait lu environ quatre pages et réfléchi à leur propos, et il était préoccupé de ne pouvoir imagnier Venise en lui prêtant les caractères qu'il avait attribués à d'autres villes, également découvertes dans des romans. »
Luis Sepùlveda (p75)
Le vieux qui lisait des romans d'Amour de Luis Sepùlveda




L'auteur

 Luis Sepùlveda est né au Chili en 1949 et décédé en 2020.

Contraint à l'exil après la révolution chilienne, il a traversé l'Amazonie et rencontré les Shuars avant de s'installer à Hambourg. Il a écrit de nombreux livres traduits dans de nombreux langages.





Le résumé officiel

Lorsque les habitants d'El Idilio découvrent dans une pirogue le cadavre d'un homme blond assassiné, il n'hésitent pas à accuser les Indiens du meurtre. Seul Antonio José bolivar déchiffre dans l'étrange blessure la marque d'un félin. Il a longuement vécu avec les Shuars, connait, respecte la forêt amazonienne et a une passion pour les romans d'amour. En se lançant à la poursuite du fauve, Antonio José Bolivar nous entraine dans un cadre magique, un hymne aux hommes d'Amazonie dont la survie même est aujourd'hui menacée.

Édition Points (1995) – 121 pages – ISBN 9782020239301

L'histoire

L'histoire commence par une visite d'un homme particulier, le dentiste. C'est une tranche de vie, c'est un clin d'oeil.. Ou comment nous démontrer que même dans les recoins les plus isolés du monde, dans une des boucles du fleuve nourricier, un dentiste peut venir soigner, deux fois l'an les dents pourries des locaux, chercheurs d'ors ou simples paysans. Il apporte un peu de cette civilisation de la grande ville, mais surtout, pour notre héros, il est un facteur charmant, puisqu'il lui fourni deux livres. Deux livres d'amour... car, notre héros adore ce genre de lecture !

L'auteur nous raconte quelques jours de la vie actuelle d'un vieil homme, et ses souvenirs. C'est doux, surprenant et d'un immense respect envers une nature et des rites d'hommes vivants dans une forêt ancestrale. Et tout cela en très peu de pages... car, il ne veut pas nous dévoiler tous les secrets de ces Shuars, juste nous emmener vers une prise de conscience, juste nous montrer que la civilisation destructrice des blancs ne peut pas rivaliser avec les meurs de ces indiens, dans un monde hostile.

Lorsque le corps du Gringo arrive sur une pirogue, la tranquillité de notre héros se voit perturbée. Il est celui qui dans le village connait le mieux cette nature qui les entoure, sauvage et inquiétante. Alors qu'il a choisi de vivre en semi-ermite dans une pauvre cabane, il se retrouve affublé d'un énorme bonhomme imbu et complétement ignare, pour une chasse à l'Ocelot.

C'est une drôle d'aventure qui démarre, où réalité et souvenirs se mêlent pour nous présenter ce monde fabuleux et dangereux.

L'auteur lui même ayant vécu avec des Shuars, on ressent ici un énorme respect pour eux, pour leur mode de vie, la facilité avec laquelle ils se nourrissent dans la forêt, s'en servent jusque dans leurs morts cédant les corps défunts aux fourmis ! C'est une ode à la nature, mais cachée subtilement sous une belle histoire, où le héros se sait mortel, et agit avec humilité. Où il connait ses limites, ce qui le rend plus fort que tous les blancs et leurs fusils...

Le style

L'écriture de Luis Sepùlveda est douce et poétique. Les phrases sont d'une simplicité déroutante, avec toujours quelques compléments pour situer, préciser une action, un lieu, un détail. Rien de lourd, mais des phrases assez longues, roulant sous les yeux, et ondulant dans un texte fluide.

Le narrateur se contente d'un seul point de vu, celui de  Antonio José Bolivar, et nous raconte sa vie, ce qu'il voit, ce qu'il perçoit. Cent vingt pages pour une vie. C'est peu et pourtant, c'est largement suffisant. Car en si peu de pages, il nous donne tel un aquarelliste, une vision flouté de cet homme, de son monde, de ses sentiments.

Le temps, est un allez-retour permanent entre sa vie de vieillard lisant devant sa lucarne, des livres d'Amour, seule lecture qui lui ait plu, et ses souvenirs de Gringo vivant parmi les Shuars. Jamais complétement intégré... justement parce qu'il n'était pas un des leurs.

Les personnages rencontrés sont présentés sommairement, puisque le but n'est pas de s'attacher à eux, juste de comprendre leur comportement. Mis à part le Maire, et le héros lui-même.

Au final

Une très belle lecture, que je voulais découvrir depuis longtemps, et que je regrette juste de n'avoir pas lu avant ! Ce tout petit livre est magnifique, avec un style sublime et une histoire merveilleuse.


 

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