On ne badine pas avec l'amour d'Alfred de Musset



L'auteur

Alfred de Musset est né à Paris en 1810 et y est décédé en 1857. 

Il a effectué de brillantes études. Proche des cercles littéraires, il fréquente, les théâtres, et les grands auteurs de son siècle (comme Victor Hugo) dès 1828. Son premier ouvrage sort en 1829 (à dix-neuf ans) : Les Contes d'Espagne et d'Italie. Mais le succès n’est pas au rendez-vous des pièces qu’il fait jouer. Il se retire donc de ce Paris théâtral pour se consacrer à l’écriture.

Il publiera une série : Un spectacle dans un fauteuil (1832) destiné à être lu, mal gré une approche et un style résolument tourné vers les dialogues. Ce sont des pièces dramatiques qui seront mise en scène pour la plupart après sa mort.

Cette période prolifique correspond à une vie sentimentale houleuse, avec la relation douloureuse et passionnée qu’il entretien avec George Sand. Il transcrit dans les actes de ces personnages, ceux qu’il ne peut donner à cette femme. Il lui avoue son amour, ses blessures. C’est plus que probant dans Lorenzaccio.

Musset était un enfant du siècle, alliant un classicisme moderne à un romantisme mâtiné de drame.  Il joue sur l’ironie, sur la fausse candeur.

Je vous laisse trouver sur le net des biographies plus complètes… pour ne parler que d'une seule œuvre.

Le résumé

Dans quel rêve, quel château, quel parc mélancolique sommes-nous ? Le jeune seigneur Perdican devrait y épouser sa cousine Camille, mais en un instant il décide d'aimer une jeune bergère. Soudain dédaignée, Camille, qui ne croyait pas à l'amour, connaît le dépit, la jalousie, l'égoïsme de la passion. Autour d'eux, s'agitent des personnages fantoches d'une cocasserie irrésistible. Dans ce théâtre féérique, on se croise, on se déchire, on s'ennuie, on croit que tout est vain, on triche, on se désire, on souffre jusqu'à en mourir. Comme dans la vie.

Un extrait

Extrait de la pièce, joué au Festival d'Anjou en 2009.

L’histoire…

On ne badine pas avec l'amour est une pièce de théâtre publiée en 1834 dans La Revue des Deux Mondes. Elle ne sera jouée sur scène qu’en 1861, donc après la mort de l’auteur…

Cette pièce en trois actes appartient au genre du proverbe dramatique. Elle est fortement influencée par ses relations amoureuses avec George Sand, comme je le précisais dans la petite présentation de l’auteur. 

Je ne vais pas vous la raconter. Voici juste un tout petit passage, une citation qui la résume fort bien.    

PERDICAN : Adieu, Camille, retourne à ton couvent, et lorsqu'on te fera de ces récits hideux qui t'ont empoisonnée, réponds ce que je vais te dire : Tous les hommes sont menteurs, inconstants, faux, bavards, hypocrites, orgueilleux et lâches, méprisables et sensuels ; toutes les femmes sont perfides, artificieuses, vaniteuses, curieuses et dépravées ; le monde n'est qu'un égout sans fond où les phoques les plus informes rampent et se tordent sur des montagnes de fange ; mais il y a au monde une chose sainte et sublime, c'est l'union de deux de ces êtres si imparfaits et si affreux. On est souvent trompé en amour, souvent blessé et souvent malheureux ; mais on aime, et quand on est sur le bord de sa tombe, on se retourne pour regarder en arrière ; et on se dit : “ J'ai souffert souvent, je me suis trompé quelquefois, mais j'ai aimé. C'est moi qui ai vécu, et non pas un être factice créé par mon orgueil et mon ennui. ”

Ce qui en fait une belle histoire ? Le talent de l’auteur, que l’on ne saurait contester. Ces mots, puissants et posés avec discernement. Ils roulent, et vous entraînent vers cette fin si brutale. Si passionnée. Si déraisonnée.

Camille (la jeune héroïne), qui ne croyait pas à l'amour, apprend le dépit, la jalousie, l'égoïsme de la passion. Elle souffre, et comprend que la vie des autres n’est pas un exemple. On ne peut choisir sa vie en fonction du malheur que d’autres ont vécu…

Dans le théâtre de Musset, les personnages aiment, pleurent, se cachent pour épier l’autre, se jalousent (jolie scène entre les deux « gros »). Les deux héros croient que tout est vain, mentent, se désirent, souffrent… Comme dans la vie. Et c’est ce qui rend cette pièce si touchante. Si belle.

Au final

Uns très bonne pièce qui se lit en une petite heure, mais qui vous fend l’âme et vous fait réaliser que l’amour peut être si simple, si l’on sait se l’avouer… On ne badine pas avec l’amour !

3 commentaires :

Véro a dit…

J'aime bien Musset ... tu me donnes envie de relire cet auteur !

nanet a dit…

Auteur plus que talentueux, oui. J'ai pris plaisir à replonger dans ces écrits !

Oriane a dit…

J'ai beaucoup beaucoup aimé cette pièce de théâtre !

 

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