God Save la France de Stephen Clarke

" Pour commencer, il est situé en plein Marais, qui n'était pas le marécage annoncé par mon dictionnaire, mais le coeur médiéval et hyper-tendance de la ville , regorgeant de cafés, de boutiques de fringues et d'autres qui vendent des accessoires de déco dont seuls les homos savent quoi faire. Il y avait un agent immobilier par mètre carré, avec les clients salivant devant les vitrines. Et moi, je débarquais et j'allais décrovher le pompon sans me fouler."
(P109)




L'auteur


Stephen Clarke est né en Angleterre en  1958.


Journaliste vivant en France, il a décidé d'écrire une série de bouquins, sorte de "guide de survie à l'usage de ses compatriotes exilés au pays des froggies". 

Résumé officiel


Nom : Paul West. 
Age : 27 ans. 
Langue française : niveau très moyen. 
Fonction : jeune cadre dynamique promis à un grand avenir. Occupation : déjouer les pièges potentiellement désastreux du quotidien français. Hobbie : lingerie féminine. Signe particulier : Paul West serait le fruit d'un croisement génétique entre Hugh Grant et David Beckham. Jeune Britannique fraîchement débarqué à Paris, créateur, en Angleterre, de la fameuse enseigne Voulez-Vous Café Avec Moi, Paul a bien du mal à s'adapter au pays des suppositoires, des grèves improvisées et des déjections canines. Et il n'est pas au bout de ses surprises...

La série

Trois livres composent cette "série" : ici

L'histoire


Drôle, amusant, parfois tellement vrai, cette petite histoire d'un Anglais immergé dans une ville parisienne en gréve ! est divertissante. Passe encore pour les pharmaciens et les transports. Mais lorsque ce sont les éboueurs qui s'y mettent, et que la ville devient peu à peu une poubelle géante, il frise l'internement d'office...

Ce livre se veut une sorte d'étude de meurs, les nôtres, par un Anglais fraîchement débarqué à Paris. Tout y passe, de notre alimentation avec une fixette sur les escargots : nous avons même découpé les quartiers de Paris en spirale ! jusqu'aux accents plus que prononcés de nos concitoyens s'essayant à l'anglais. Bien que sur ce point, l'auteur tacle vigoureusement sur les Américains, aussi ! Après tout, ils ont saboté et outragé la langue de Shakespeare.

J'ai rit a plusieurs reprises, j'ai sourit à d'autres, mais je me suis vite lassée, car entre les bons mots et "blagounettes", le reste manque d'envergure. Certes, on suit Paul West dans ses déboires, tant professionnels qu'amoureux (qui croit encore que les Anglais étaient des gentlemen à la Darcy ?). Son sympathique patron s'avère être un politicien véreux... qui tentera de lui fourguer une bicoque dans un trou perdu (au nom de Trou) en France profonde, mais destiné à devenir le terrai d'un centrale nucléaire.

Et c'est là que j'ai un peu lâché. Le livre se veut aussi une étude des idéaux français et des subventions agricoles. Nos paysans vivant sous l'égide des primes de l'Europe (je n'ai pas bien compris le délire sur De Gaulle et son saucisson... ) c'est une réalité mais je ne suis pas convaincue que cela soit drôle ! D'autant que l'auteur se sert de ce point pour parler de politique, et démontrer que le patron de Paul est un touche-à-tout voulant surtout sauver son poste de mère (oups, maire) alors que lui même importe du boeuf anglais (alors interdit en France sous peine de vache folle). L'intrigue sous-jacent n'a pas fonctionné sur moi, et je me suis focalisé sur les historiettes, avec les problèmes administratifs (il n'y a pas de raison qu'un anglais s'en sorte mieux que nous !) et l'avancée des salons de thé plutôt que cette veine tentative de politisation agricole.

D'autant que la politique internationale est aussi venue pointer le bout de son canon, avec la guerre du Golfe (version 2) et notre président de l'époque tapant sur la table et refusant l'entrée en guerre (il a été plébiscité pour la médaille de la paix, tout de même...) J'ai un peu plus aimé cette partie, avec le froid ressenti par Paul West, les relations franco-anglaises devenant légèrement tendue... et surtout la vision d'un Anglais sur ce point, réalisant que si la guerre écalait, nous perdions pas mal de liquidité (billets et argent)... alors que les américains (et anglais) en gagnaient d'autres (or noir).

Enfin, je terminerai par la partie amoureuse de l'histoire. L'auteur va assez loin dans les relations sexuelles de ses personnages, et j'avoue que les culbutes a outrance avec Marie, sur fond de pornographie m'ont franchement laissée pantoise. Quel intérêt ? peut-être que le public Anglais aime ce genre de détail croustillant ? Personnellement, j'ai zappé ces passages, préférant ceux avec Elodie, jeune française libre de ses actes, au point de se balader en string mais proposant au jeune héros de l'héberger !

Le style


La narration est directe, c'est Paul qui parle, et nous suivons ses pas, ses pensées, ses envies. C'est assez drôle même s'il est difficile de se mettre dans la peau d'un homme, anglais de surcroît ! 


Tout au long du livre, les dialogues sont en français, sauf lorsque les français tentent de parler anglais. Là, l'auteur a choisi de laisser une sorte de phonétique. Cela ajoute au comique de situation... 


"Yes, aille go ouiz maille classe ouen aille ouaz school. Nous, coment dire, nous voler many CD in shops. Fun. aav garotte queque in ze café. aille love !" (p152)


Et cela reste lisible ! 


Les descriptions sont assez classique, l'auteur s'arrêtant essentiellement sur les différences notables, plus que sur des descriptions basiques de son entourage. 


Les personnages sont charmants, caricaturaux pour la plus part, mais pas dénués de sens dans cette histoire.  Paul nous donne sa vision, du coup, les hommes sont moins attrayants ! et les femmes sont vite cataloguée en attirantes, ou "non baisables".  


Le temps, enfin, entre jeux de mots et écarts de langage, l'histoire prend sa place, on suit l’évolution de cet homme au cours de neuf mois de l'année. Douze ? non, en France, on travaille du premier septembre au trente avril... neuf mois, comme une grossesse ! L'auteur a chois de découper son livre en 9 chapitres, pour les neufs mois de cette année tronquée. Il démarre donc en septembre : Nous deux is not possible et égrène les mois en donnant toujours un titre évocateur.

Au final 


Une petite histoire sympathique, drôle mais parfois un peu lassante.




Lu dans le cadre du challenge ABC 2012 et du club de lecture Lire @ Montpellier

2 commentaires :

Frankie a dit…

J'ai ce livre en VO dans ma Pal. En fait, je l'avais commencé quand je l'avais acheté mais j'ai abandonné car je n'aimais pas le personnage de Paul très condescendant. Il faudrait peut-être que je le reprenne...

Arcaalea a dit…

Oh oui j'ai bien aimé les noms des chapitres ! Et je n'ai pas tout saisi non plus sur Da Gaulle et ses histoires de saucisse (mais ça avait à voir avec la création de l'Europe !)

 

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