La pierre et le sabre de Eiji Yoshikawa




Éditeur : Balland — Nb de pages : 780
Série : / 
Catégorie : Roman Historique, Romance

Ce livre, étant tombé dans le domaine public, est accessible en PDF sur le net.



Eiji Yoshikawa est né en 1892 au Japon et est décédé en 1962 à Tokyo.

Écrivain de langue japonaise, il publie à vingt ans ses premiers textes dans des revues de Tōkyō. Sa carrière littéraire féconde fera de lui l'un des plus grands romanciers japonais du xxe siècle, et même du monde. Il meurt d'un cancer en 1962, couvert de gloire.

Son œuvre est marquée par l'écriture de la biographie romancée de Miyamoto Musashi, un célèbre rōnin. Ce roman a été tiré à plus de 120 millions d'exemplaires dans le monde.



« Le sabre perça l'air avec le bruit sec d'une corde d'arc, et un cri foudroyant remplit l'espace vide...
Un énorme soleil rouge jaillit en flammes au-dessus du Higashiyama...
Fasciné, vibrant de vie, Musashi le regardait monter...
Son sang parut sur le point de jaillir de ses pores.
On eût dit le diable même, surgi de l'enfer. »

Dans le Japon du Xviie siècle, Miyamoto Musashi, jeune homme fougueux, n'aspire qu'à se battre. Recherché dans tout le pays, il est recueilli par un moine et n'a bientôt plus qu'un but : tendre à la perfection grâce aux arts martiaux. Son sabre sera désormais serviteur du bien. Il ira de combats en conquêtes à la recherche d'amour et de sagesse, épaulé par le chant de sa tendre Otsu.


Un grand classique du récit initiatique qui marie amour, aventure et quête de soi.



L'intégralité de la série est parue sous la forme de sept livres nommés : Terre, Eau, Feu, Vent, Ciel, Soleil et Lune, La parfaite Lumière.

Ces livres ont été regroupés en deux volumes en France : La pierre et le sabre (comporte les quatre premiers), et la parfaite lumière (les trois suivants).





Le roman a donné lieu à différentes adaptations pour la télévision, le cinéma et en bandes dessinées, notamment Vagabond, un manga de Takehiko Inoue (édition Tonkam).



Les adaptations cinématographiques les plus célèbres sont, avec celle de Hiroshi Inagaki (Oscar 1956 du meilleur film étranger), celle de Kenji Mizoguchi (1944) et de Tomi Uchida (1961-1965).




Toujours en quête de livres dans des lettres réputées difficiles pour le challenge ABC, j'avais effectué l'acquisition de ce roman... l'an dernier. Depuis quelques avis m'ont fait hésiter.

Le challenge Un mot des titres étant sur le mot « pierre », ce mois-ci, j'ai donc décidé de l'intégrer à mon ABC et de le lire dès le début d'année, presque pour m'en débarrasser ?  


C'est la vie romancée de Myamoto Musashi, le plus célèbre ronin* de l'histoire japonaise, duelliste et étudiant de la Voie du Sabre des débuts de l'ère Tokugawa (1600).

L'histoire débute juste à la fin de la grande bataille de Sekigahara, à laquelle Takezo et son ami Matahashi survivent de justesse et se réfugient chez Oko et Akemi. Rétabli, Takezo rentre dans son village sans Matahashi, celui-ci ayant préféré fuir avec une autre femme que de rejoindre Otsu, sa fiancée. Sa jeunesse tumultueuse, le barrage forcé à la frontière pour revenir dans son pays et sa culpabilité passive dans la désertion de Matahashi lui valent son rejet par les membres de son village.

Guidé de façon aussi originale que douteuse par le moine errant Takuan, il deviendra Musashi et consacrera alors sa vie à la recherche de l'accomplissement personnel par le biais de la voie du samouraï.

* Un ronin est un samouraï sans maître. 


C'est un livre très simple, trop à mon goût, et assez désagréable à lire. Je sais que vous allez trouver de-ci de-là des articles vantant le contraire. L'écriture est naïve, parfois, des phrases très courtes, des mots simples, si ce n'est tout une avalanche de termes Japonnais (non expliqués) et de noms à rallonge. N'étant pas fan du genre ni de l'Histoire japonaise, tous ces noms m'ont paru obtus et j'ai eu du mal à comprendre qui était qui. Pas dans les personnages principaux, bien sûr, mais dans tous les êtres que rencontre Musashi. 

Dès le début, l'histoire m'a déplu, et j'ai hésité à reposer ce livre, à abandonner la lecture. Puis, peu à peu, l'Histoire du Japon s'est imposée derrière celle de Musashi. J'avoue que j'ai alors décidé de lire en diagonale, et de m'arrêter sur des passages, des moments clés. 
Mais peu de gens avaient la conviction que cette paix durerait. Plus d’un siècle de guerre civile faisait qu’ils ne pouvaient considérer la tranquillité présente que comme fragile et fugace. La capitale était prospère, mais le fait d’ignorer combien de temps cela durerait aiguisait l’appétit de plaisirs. (157)
Le roman nous plonge dans le Japon du XVIIe siècle, avec de nombreuses descriptions des mœurs, qui, j'en suis sûre doivent plaire aux amateurs du Japon. Pour ma part, j'ai surfé sur ces descriptions m'attardant plutôt sur les avancées psychologiques du personnage.

L'intrigue est assez simple, et surtout uniquement prétexte au reste puisque les événements sont annoncés longtemps avant. Il ne faut pas oublier que ce livre a été publié, dans un premier temps sous forme d'épisodes, ce qui explique peut-être ce format un peu spécial et ce phénomène, avec la sensation d'une suite d'épisodes.

Ce roman se veut un roman de capes et d'épées. L'action et les combats y sont éminemment présents bien que l'auteur ne les ait pas détaillés, ce qui m'a un peu frustré. Je pensais trouver de belles phases de combats épiques, comme dans Shinobi de Fûtarô Yamada. Mais ici, l'auteur se contente d'évoquer le combat, la victoire et de passer à la scène suivante.

C'est sûrement lié au parcours du Samouraï, sorte de quête intimiste du geste parfait et de l'art du combat au sabre. En tous les cas, je n'ai pas été convaincue.

Enfin, le roman fait régulièrement référence à un des livres fondateurs du Bushido, L'Art de la guerre que je n'ai pas lu, mais qui est suffisamment célèbre pour que même pour une néophyte en arts martiaux comme moi en connaissent le nom et le sujet. L'auteur a aussi ajouté une romance, ce que mon cœur de midinette a trouvé adorable. 


J'imaginais les samouraïs comme des êtres droits, avec des valeurs morales. Ici, on voit des hommes se soûlants, sales et mal rasés et surtout ayant un comportement bizarre pour des hommes considérés depuis comme intègres. Ils se massent dans les campagnes autour des grandes villes ou près des temples (lieux d'apprentissage), ils pillent et violentent même, et volent leur nourriture. L'image du preux chevalier kimono en prend un coup !
« — Il en va de même pour ton prétendu courage. Ta conduite jusqu’à maintenant ne prouve pas que ce soit rien de plus que du courage animal, celui qui n’a aucun respect pour les valeurs et la vie humaines. Ce n’est pas le genre de courage qui fait un samouraï. Le vrai courage connaît la peur. Il sait craindre ce qui doit être craint. Les gens honnêtes aiment passionnément la vie ; ils y tiennent comme à un joyau précieux. Et ils choisissent l’heure et le lieu qu’il faut pour y renoncer, pour mourir avec dignité. » (123)
Même le héros est, au départ, une brute épaisse sans culture. Pauvre gars orphelin, certes au corps musclé et massif, il n'apprendra que par la ruse d'un homme. Son développement personnel au fur et à mesure de son apprentissage est un des rares faits que j'ai apprécié dans ce livre.

Après quelques recherches sur ce personnage « véridique », comme le présente Edwin O. Reischauer dans la préface
« Miyamoto Musashi dut sa célébrité au fait qu'il se servait de deux sabres. Il pratiquait avec ardeur l'autodiscipline en tant que clé des arts martiaux, et il est l'auteur d'un célèbre ouvrage sur l'escrime japonaise, le Gorin no sho. »
Il semblerait que certaines scènes du livre — les heurts avec l'école Yoshioka de Kyōto, les moines guerriers du Hozoin à Nara, la rencontre avec l'escrimeur Kojirō Sasaki  aient réellement eu lieu ! Ce sont des passages romancés dans le livre, et j'avoue que je ne comprenais pas bien l'utilité du premier d'entre eux... après mes recherches, je saisis son importance historique.

Certains personnages du livre sont méprisables (voleurs, violeurs,...), d'autres sont ambivalents — comme nous tous, mais c'est très marqué dans ce roman , certains particulièrement attachants (Otsu, Takuan), mais tous sont dépeints avec un charisme certain. Les personnages sont très bien décrits, et développés au fil des pages pour ceux que l'on revoit.

À ce sujet, les personnages sont étonnamment mobiles dans ce livre. 


Le temps est assez simple à suivre, et le livre se déroule sur plusieurs années. Les faits historiques marquants sont pointés par l'auteur, et intégrés dans le roman.

Les lieux sont plus difficiles à cerner, les personnages bougent beaucoup et il n'y a pas de carte. Certes, j'aurais pu prendre une carte du Japon du XVIIe...


Les mots pour : Histoire du Japon, romance, introspection de Masushi

Les mots contre : longueurs, manque de combats épiques

Notation : 12/20



Avis très très mitigé pour ce livre que j'ai trouvé long (oui, certes, 780 pages) et très irrégulier. De bons passages et d'autres moins agréables. l'Histoire du Japon, et des samouraïs m'a bien plu, mais le reste m'a laissé perplexe.

2 commentaires :

Walpurgis a dit…

Je n'ai pas lu mais en effet j'en avais entendu beaucoup de bien. Peut-être que par curiosité, je me laisserai tenter car j'aime bien l'histoire du Japon, les samouraïs bref toute la panoplie... Et puis je n'ai pas encore défini mon Y donc peut-être...
J'avoue que si les combats ne sont pas assez décrits, le livre doit perdre une partie de son charme. J'avais bien apprécié Le Clan des Otori dans un genre similaire même si ce n'était pas dans sa totalité.

nanet a dit…

Je pense que je lirai le clan des Otori, un jour, tout le monde me dit que c'est "mieux"... Sinon, ce livre a de très bon passages. L'ensemble est cohérent, sauf que c'st long et parfois un peu fatiguant. Les combats auraient donné du punch...

Biz

 

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