Du soleil vers l'enfer de Eric Oliva



Éditeur : Sudarènes - Nb de pages : 317
Série : / 
Catégorie : Polar



Éric Oliva est né en 1967.

Depuis quelques années, aidé par son métier dans la Police Nationale, il écrit des romans qui se veulent au plus près de la réalité du terrain.

Son site.

Sous le soleil de la Côte d'azur, Emma avait tout pour être heureuse. Jusqu'au jour où la mort accidentelle de son mari, peu de temps avant la perte de son emploi vont lentement la plonger dans le bain de la précarité. Pour subvenir au besoin de ses enfants, Emma va faire les mauvais choix qui vont l'entraîner vers les mauvaises rencontres. Décisions que l'on croit salvatrices mais qui sont parfois lourdes de conséquences. Commencera alors sa longue descente aux enfers... 
À Nice, les enquêteurs de la police judiciaire vont se lancer dans une chasse à l'homme pour tenter de la sauver.




Troisième roman qu'écrit Éric, je ne pouvais passer à côté. Aussi lorsque les éditions Sudarènes me l'ont proposé en SP, je n'ai pas hésité un quart de seconde.

Ce roman entre, du coup, dans mon challenge ABC aléatoire en lettre O.


La descente aux enfers d'une jeune femme, après une rencontre qui aurait pu être belle...


Percutant, efficace, effrayant de réalisme. Ce livre est prenant et je vous mets au défi de le poser avant de l'avoir terminé. Certes, on peut ajouter que c'est un brin prévisible, et assez manichéen. Mais est-ce que ce sont des défauts ? Bon, je sais que je ne suis pas, dans cette chronique, complètement objective, puisque l'auteur, rencontré à plusieurs reprises, est devenu un copain, et que son humour et sa verve naturelle invitent à la sympathie, ce qui se retrouve dans les personnages principaux. Toutefois, je vais tenter d'être magnanime.

L'écriture fluide nous entraîne dans un univers hyper réaliste, qui m'a causé quelques tracas. D'un naturel sensible, les scènes d'une violence très visuelle m'ont dérouté. J'ai eu cette sensation désagréable que tout cela pouvait arriver, demain. Et c'est là preuve d'une efficacité dans le texte, dans les mots utilisés. Des mots crus. Des sentiments. De l'amour à la haine.

Alors, bien sûr, les puristes trouveront à redire sur certaines phrases un peu bancales mais, comme l'ensemble est vif et dynamique, elles passent rapidement et nous laissent le goût du vrai, du vécu, de l'oralité partagée.

Surtout que l'auteur mène son enquête tambour battant, alternant les vues, passant de l'héroïne à son amant sauvage et brutal, des flics aux voyous. Cette façon de narrer donne une vitalité à l'ensemble, même si, par moment, elle implique des petits retours en arrière, pour reprendre le fil de l'histoire, du point de vue de l'autre personnage. Les dialogues sont le point fort de ce texte, dynamiques et perspicaces, avec un langage adapté suivant les protagonistes en jeu. Brillant.
- J'ai eu une info de XX, débuta l'officier, mais j'ai commencé à gratter et ça n'a rien donné. On va devoir sortir.
- Enfin ! s'exclama Camille, eternel ronchon lorsqu'il passait plus de deux jours assis derrière son bureau, le casque sur les oreilles à écouter des conversations téléphoniques trop souvent inintéressantes.
- L'air extérieur ne pourra nous faire que du bien, confirma le second p'tit jeune.
- Oui ! Ben on verra si vous êtes toujorus aussi disposés à prendre l'aire quand on aura passé plusieurs week-ends dehors, maugréa Noël dans son coin. (52)
L'intrigue en elle-même, laisse froid dans le dos. Cette descente aux enfers, pour Emma, m'a touché par sa rapidité. En faisant un choix que je qualifierai de douteux - désolée mais ma "moralité" me tient un peu éloigné de cette possibilité -, elle va pousser la porte d'un monde noir et pourtant pailleté. Les flashs des belles soirées résonneront comme des flammes rouges d'un enfer macabre, où les coups sont un mode de communication, où les rapports riment avec douleur, où les hommes abusent et imposent, détruisent et avilissent. Et tout cela est si crédible. Si bien amené, avec cette sensation que ce qui est ici narré a un jour été vu, connu que cela donne un goût amer. Le pouvoir de l'imagination qui transcende les histoires vraies...

Les apports du policier avec les explications sur la vie de ces hommes de terrain sont intéressants et les annotations qui parsèment le livre donnent encore plus de réalisme à l'ensemble. Les mots, parfois connus, parfois très spécifiques au milieu, sont repris en fin de livre, dans un glossaire. J'avoue n'y avoir jeté qu'un rapide coup d'oeil, pour la réalisation de cet article, puisque la simplicité de la plume d'Éric permet de saisir les termes utilisés sans piocher dans cette aide.


Emma est vraiment un personnage attachant et qu'il est facile de s'approprier. Belle et active, sa chute trouble. On a envie de l'aider, de la pousser sur les bons choix, sur la bonne voix.

Les flics m'ont bien plu. Simples et amicaux, ils déploient une panoplie de gadgets et d'astuces permettant d'avancer dans leurs enquêtes et restent parfois de longues heures en planque jusqu'à ce qu'un petit coup de chance les aides à avancer. Du coup, des bribes de vie ressortent, lors de ces longues heures en tête à tête, assis sur les sièges de leurs voitures... Et ce sont ces instants volés qui donnent à ces hommes leur charisme dans cette histoire.

Quant aux méchants, que dire, si ce n'est que j'espère ne pas croiser ce genre d'énergumènes ?


Contemporaine, cette histoire narrée chronologiquement nous emmène hors des frontières. Mais ne comptez pas sur moi pour vous en dire plus.


Les mots pour : style, réalisme, dialogues

Les mots contre : quelques phrases bancales, quelques scènes d'une grande violence

Notation : 15/20



Très bon polar, avec une descente aux enfers rapide et incroyablement crédible ! C'est affolant de voir à quelle vitesse les rouages peuvent se mettre en place et la vie basculer. Quelques scènes un peu trop violentes pour mon goût (car trop réalistes) mais qui raviront les fans du genre...

4 commentaires :

Unchocolatdansmonroman a dit…

arf, malheureusement les scènes violentes dont tu parles me font un peu peur, quand on voit que j'ai du mal à lire Chattam ! mais ce que tu en dis est plutôt élogieux et je ne manquerai pas de recommander cet auteur ;)

nanet a dit…

La violence évoquée ici n'a rien a voir avec celle des romans de Chattam, qui sont classés en Trhiller. Ici, c'est ce que cela traduit, une réalité bien "ordinaire", finalement, qui m'a troublé. Cer, malheureusement, cela peut arriver à chacun(e) alors que dans les livres de Chattam, la réalité est faussée par ses ajouts fantastiques.

Par contre, ma belle, j'aurais aimé que tu lises l'article du livre précédent, aussi. Je pense qu'il sera plus dans tes goûts.

Biz

stephanie-plaisir de lire a dit…

je suis curieuse, ce livre me tente bcp. Merci pour la découverte :-)

nanet a dit…

C'est un très bon bouquin, n'hésites pas. Biz

 

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