Le Déchronologue de Stéphane Beauverger


Un pirate traditionnel confronté à un destroyer moderne, un capitaine de frégate qui écoute Bob Dylan... au coeur du XVIe siècle, voici quelques uns des anachronismes présentés par Stéphane Beauverger dans ce roman de piraterie SF : le Décrhonologue. 


Éditeur : Folio

Nb de pages : 560

Série : / 

Catégorie : SF

Traducteur : /.

Challenge : ABC imaginaire 2016

Partenariat : / 


Au XVIIe siècle, sur la mer des Caraïbes, le capitaine Henri Villon et son équipage de pirates luttent pour préserver leur liberté dans un monde déchiré par d'impitoyables perturbations temporelles, Leur arme: le Déchronologue, un navire dont les canons tirent du temps. Qu'espérait Villon en quittant Port-Margot pour donner la chasse à un galion espagnol? Mettre la main, peut-être, sur une maravilla, une des merveilles secrètes, si rares, qui apparaissent quelquefois aux abords du Nouveau Monde. Assurément pas croiser l'impensable: un Léviathan de fer glissant dans l'orage, capable de cracher la foudre et d'abattre la mort! Lorsque des personnages hauts en couleur, au verbe fleuri ou au rugueux parler des îles, croisent objets et intrus venus du futur, un souffle picaresque et original confronte le récit d'aventures maritimes à la science-fiction. De quoi être précipité sur ces rivages lointains où l'Histoire éventrée fait continûment naufrage, où les marins affrontent tous les temps. Car avec eux, on sait: qu'importe de vaincre ou de sombrer, puisque l'important est de se battre!

Ce roman a été récompensé : prix européen Utopiales en 2009, Nouveau Grand Prix de la science-fiction française 2009, grand prix de l'Imaginaire 2010, Prix Bob-Morane 2010, Prix Imaginales des Lycéens 2012.


Biographie

Stéphane Beauverger est né en 1969 à Morlaix.

Scénariste et écrivain de science-fiction français, il a suivi une formation de journaliste.

Son premier roman publié en avril 2005 par les éditions La Volte s'intitule Chromozone.



L'histoire

  • Journal de bord du capitaine Henri Villon, ce livre est un récit rocambolesque mêlant combats de pirates et accidents temporels... sur fond d'Histoire.  

Mon avis

Autant le dire d'entrée, je n'ai pas eu de coup de cœur pour ce roman. C'est un bon livre avec un style incroyable et une aventure qui aurait pu m’envoûter si je n'avais pas été perdue par ces chapitres décousus et des longueurs qui m'ont poussée aux nombreux soupirs.

Carnet de route.


Au début du roman, l'auteur annonce la couleur, le héros va mourir. C’est même la première phrase. Jusque là, rien de bien novateur, et j'ai espéré un style épistolaire (que j'aime beaucoup). On s'en rapproche puisque ce texte est un carnet de bord, celui du capitaine Villon, qui a vécu dans les années 1650 sous les vents des Caraïbes. Le premier chapitre présente les faits, l'homme et son équipage et jusque là, je trouvais cette plume ravissante et espérais un moment de lecture passionnant.

Puis, au deuxième chapitre, un bon dans le temps, par des feuillets tombés du carnet, nous entraîne 7 ans plus tôt. Puisque le héros en passe de trépasser relate son histoire à travers la grande, j'ai plongé dans les méandres de sa mémoire et entrevu un complot de pirates s'alliant pour reprendre l'île de la Tortue. Les descriptions enjouées, quelques escarmouches narrées avec brio, une intrigue que l'on soupçonne... bref un récit de piraterie intéressant.

Chronologie et piraterie.


Et puis, au chapitre suivant, la douche froide. Un nouveau un bond dans le temps, ce qui ne m'a pas perturbé outre mesure, à cet instant, ainsi que l'arrivée d’événements temporels et la justification du classement SF (et du nom du livre) aurait pu me faire voguer au gré des voilures de ces pirates redresseurs d'Histoire, mais les circonvolutions et détours pris par l'auteur m'ont ennuyé.

De digression en anecdotes, les pages se tournaient et mes soupirs accompagnaient ces mots, parfois racoleurs, souvent posés avec talent — certaines phrases roulent sous la langue —, mais je me sentais exclue, un peu perdue. D'autant que l'approche (d'explication) du phénomène du triangle des Bermudes à la sauce pirate redresseur de temps m'a fait sourire jusqu'à ce que Stéphane Beauverger mélange des faits historiques sans queue ni tête, comme la présence d'Alexandre le Grand (??) aux Caraïbes...

Et lors des deux chapitres suivants, j'ai posé le livre un nombre incalculable de fois, manquant d'envie pour le rependre, tant les bonds du temps, le manque de cohérence et l'intrigue globale me dépitaient.


Rappel à l'ordre.  


Ayant appris, par des collègues, qu'une autre lecture était possible, j'ai ouvert le livre à la fin et suivi l'ordre naturel, pour tenter de finir le livre.

Ce que j'ai fait, avec, soyons honnêtes, quelques passages en diagonale. Et des allers-retours, cette fois pour approfondir ce que ma lecture rapide me permettait d'entrevoir.

Bref, vous l'aurez compris, une lecture très décousue pour ce roman et, par conséquent, appréciation globale relativement mitigée.


Maravillas et artéfacts


Restent de très bons passages, une idée fabuleuse et un fond historique documenté sur la piraterie, sur les conflits entre les grandes nations maritimes, sur les comptoirs commerciaux, les accords passés entre capitaines et gouverneurs.

Les Maravillas, que j'ai eu beaucoup de mal à cerner, ces objets d'un temps qui n'existe pas encore, les Targuis, observateurs du temps et les autres néologismes souffrent, à mon goût, d'un manque de lexique.



Au final

Les mots pour : Style, Histoire, personnages

Les mots contre : manque d'un lexique, chronologie complexe, longueurs

Style : 4/5
Intrigue : 3/4
Personnages  : 3/4
Écriture : 2 Crédibilité : 1
P principal(aux) : 2/3
Narration : 1 Action : 1
P secondaires : 1/1
Description : 1 Violence/Tendresse : 1
Temps et espaces : 1/2
Sensation générale : 2/3
Rythme général : 1/2
Total : 14/20

En bref : un roman surprenant et contenant de très bons éléments qui m'a n'a pas su m'emporter. Trop décousu, trop confus par moment, ce récit recèle des longueurs et des passages obscurs, semés sur un fond magnifique. 

6 commentaires :

Mypianocanta a dit…

Décousu est en effet le mot, puis pour moi le mélange des époques, de la magie et de la piraterie a pris encore moins, j'ai carrément abandonné ce livre à un peu plus de la moitié et je ne pense pas y revenir.
Quand à l'écriture, il me semble à l'époque l'avoir qualifié d'alambiquée tant elle paraissait trop travaillée.
Finalement, tu as été plus persévérante que moi ;)

Frankie a dit…

C'est un livre que j'ai envie de lire depuis longtemps mais les échos que j'en ai eus et que tu confirmes me refroidissent un peu.

Walpurgis a dit…

Ah ! J'ai adoré ! Un de mes coups de coeur de cette année. Ce que tu perçois comme décousu m'a justement conquise, ce mélange chronologique qui cherche à égarer le lecteur a été un jeu pour moi.
La personnalité d'Henri Villon m'a beaucoup plu. J'ai aimé le concept des maravillas, des voyages dans le temps.
Je ne pouvais reposer le livre si j'avais un instant devant moi.
Je n'ai pas ressenti de longueurs et j'ai accepté les passages obscurs tout comme Henri Villon n'a pu tout comprendre de sa situation.
Je relirai le roman dans l'ordre des chapitres, rien que pour le voir sous un autre angle.
Mais encore une fois, j'apprécie la justesse de tes arguments Nanet ;-)

nanet a dit…

J'ai lu en diagonale et dans le sens trouvé à la fin, pour ne pas me perdre et essayer de le terminer, mais je ne le relirai pas :)

C'est vrai que c'est un peu alambiqué.
Bises

nanet a dit…

J'avoue que je ne m'attendais pas a être déroutée à ce point. Je le savais "complexe" mais je connaissais la parade, puisqu'un ordre chronologique est donné à la fin. malgré ce, j'ai galéré et pas apprécié.
Après cela reste une lecture intéressante sinon, l'article n'aurait pas été publié ^^
Bises

nanet a dit…

Encore un ! décidément, nous sommes souvent en opposition sur les livres :)
merci pour le compliment sur les arguments ;) bises

 

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